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Melanie's stories

L'amour d'Alrianna

Genre : Romance (en quelque sorte), Tragédie

Description : On est prêt à tout pour la main de celle qu'on aime. Même à mourir.

 

L’amour d’Alrianna

 

Elrym regarda, résigné, les flocons de neige qui tombaient sur son corps, glissant entre ses doigts et sur ses oreilles pointues. Il observa également la tache rouge qui s’élargissait sur son torse, colorant la poudreuse qui s’y déposait, la violence de l’écarlate tranchant avec la sérénité du blanc.

Il n’eut soudain même plus la force de garder les yeux ouverts. Alors qu’il s’enfonçait dans la mort, il tenta d’oublier la douleur et écouta.

Les oiseaux chantaient, au loin. Il essaya de se concentrer pour déterminer leur race, mais son esprit, brumeux, refusa de coopérer.

Le torrent dévalait la montagne, engloutissant tout sur son passage, pour se jeter dans les rapides. Le son, pourtant témoin d’une sauvagerie sans pareille, réussit à apaiser l’elfe.

Et, évidemment, le souffle de la Bête.

Elrym tenta d’en faire abstraction, refusant que ce soit la dernière chose qu’il entende, refusant de sombrer dans la mort avec ce son résonnant dans sa boîte crânienne.

Mais, une fois qu’il s’était arrêté dessus, impossible de l’oublier. Il essaya par tous les moyens de ne plus l’entendre, ce souffle rauque qui lui rappelait son échec, mais il n’eut pas le temps de penser davantage.

D’un coup, ce fut le noir.

 

Quelques jours auparavant

 

La foule s’amassait sous le balcon royal, où le Roi Elfique et – qui sait ? – sa fille, Alrianna, devaient faire leur apparition.

Le rideau pourpre se leva, laissant place à Leurs Majestés. Comme le voulait l’étiquette, la princesse resta en retrait, tandis que son père s’avançait pour prendre la parole. Cependant, le regard de beaucoup – tout particulièrement celui des elfes mâles – resta braqué sur elle.

Alrianna, en effet, était celle que convoitaient tous les jeunes elfes encore à marier du pays. Elle avait la beauté de sa mère, la sagesse de son père et, malgré ses mille six cents ans et quelques, sa nature elfique lui faisait paraître l’équivalent d’une vingtaine d’années humaines.

Le Roi se racla la gorge, reportant l’attention du public sur lui, puis déclara :

« Cher peuple elfique... Je vous ai réunis aujourd’hui pour vous parler de ce fléau, qui frappe notre peuple depuis aujourd’hui cent dix ans, qui saccage nos cultures, tue nos sujets, prend nos bêtes et détruit nos maisons... que nous avons nommé la Bête. »

Plusieurs murmures se firent entendre, mais Elrym, lui, resta de marbre. Il n’y avait que pour parler de la Bête que le Roi aurait pu les réunir, car aucun autre évènement d’importance n’était parvenu aux oreilles du jeune elfe. Or Elrym était persuadé de tout savoir.

Finalement, les chuchotements se turent et le Roi put reprendre la parole :

« Cette Bête est la seule menace durable qu’ait connu notre peuple : les Nains et les Hommes ont depuis longtemps cessé de nous chercher querelle, et les Gobelins n’osent pas s’aventurer à l’intérieur de nos nouvelles. Pourtant, nous n’avons rien fait contre elle. J’ai donc un marché à vous proposer. »

Il marqua un temps de pause, afin que toute l’attention soit bien tournée vers lui.

« L’elfe qui nous débarrassera de la Bête aura la main de ma fille, Alrianna, et sera décrété héritier du trône elfique. »

Et, comme il sentait qu’il ne pourrait pas se faire entendre longtemps avec la clameur qui montait, il ajouta simplement :

« Voilà tout ce que j’avais à vous dire. »

Elrym avait laissé son visage impassible de côté pour se laisser toucher par l’excitation ambiante. Il avait pris sa décision sans réfléchir, persuadé, comme les centaines d’autres elfes présents, d’être celui qui débarrasserait le royaume du dragon.

 

 

Il avait suivi les traces de la Bête pendant six jours et cinq nuits, ne s’arrêtant que pour manger, ne dormant qu’une heure à peine.

Et il avait fini par trouver le dragon.

L’elfe n’avait même pas eu le temps de bouger : d’un coup de patte griffue, le dragon lui avait transpercé le coeur, pour finalement rester le regarder agoniser.

Elrym ne savait pas qui gagnerait l’amour d’Alrianna, mais, de toute évidence, ce ne serait pas lui.

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Sinon, je sais aussi écrire des trucs joyeux, hein. Je ne suis pas dépressive, quand même.

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  • Je suis : Mélanie. Je rêve : de devenir écrivaine. Et c'est pour ça : que j'ai créé ce blog, afin de vous faire partager mes créations et que vous, de votre côté, vous puissiez me faire part de votre avis.
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